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Le Blog d'Arkan & cie
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  • Ma vie avec mes chiens primitifs : Arkan type Husky Sibérien, feu Thaïs, Vendôme et Karadoc Chien-Loups de Saarloos, ainsi que nos diverses rencontres et anecdotes. - Merci de ne pas copier les photos -
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9 novembre 2014

On remet ça

En parcourant les fiches  « conseil » pour l’éducation du chien sur le site de mon vétérinaire préféré, j’ai à nouveau eu une crise de grincements de dents : zcritsch ! Aïe ! Boudiou !!

Le même genre de conseils que je m’étais empressée de lire et d’assimiler à l’adoption de mon premier chien. Plus je lisais, moins je comprenais, plus mon palpitant se mettait  en branle, moins je me sentais d’attaque pour affronter mon mignon petit Husky qui du haut de ses 8 semaines était déjà en train de me dominer !

Il me regardait droit dans les yeux, me donnait la patte et m’apportait Coincoin, sa peluche canard pour jouer !

Angoisse : flagrant délit de tentative de coup d’état ! On en voulait à ma place hiérarchique !

On récapitule les règles de bonne conduite :

1) le dominant mange avant le dominé : nous sommes une meute, le dominant-alpha-chef-de-meute  c’est le maître bien entendu.

2) le dominé ne doit pas avoir accès aux endroits en hauteur, c’est-à-dire que physiquement il ne doit pas être au-dessus de son dominant. Jamais sur le lit, ni le canapé !

3) le dominé ne doit pas avoir accès à toutes les pièces, ni aux endroits stratégiques comme un couloir par exemple, d’où il pourrait surveiller les allées et venues de la meute.

4) le dominé ne doit pas trainer dans le chemin du dominant, il faut qu’il se pousse. Mieux : qu’il n’y soit pas.

5) le dominé ne doit montrer aucun signe de dominance, du type grognement, hérissement du poil, coup de dents, etc. et doit se laisser manipuler sans broncher.

6) le dominé ne doit pas tirer en laisse ! S’il marche devant, c’est lui qui décide ! Attention !

7) le dominé ne regarde jamais dans les yeux du dominant, ou alors par en-dessous avec tous les signes de soumission : queue entre les pattes, gémissement, tête basse, etc.

8) le dominé ne prend aucune initiative, ne procède à aucune sollicitation de son dominant (jouer, caresse, etc.). Le dominant ne doit jamais y répondre d’ailleurs, ce serait accorder de l’attention au dominé qui pourrait prendre sa place.

9) le dominant rentre toujours le premier dans une pièce, le dominé ensuite.

10) le dominant gagne à tous les jeux, sinon le dominé pourrait se croire plus fort que lui.

Voilà pour les règles principales (y en a un paquet pour être un bon chef de meute ! - LOL -) . Si vous ne les suivez pas, tôt ou tard, votre chien va prendre votre place, développer des troubles du comportement et il deviendra très agressif !

[...]

On apprend même sur le site dont je fais référence plus haut que les comportements indésirables sont des maladies (sociopathie !), avec des symptômes, toussa.

A grands renforts de loups, de meutes, d’alphas, d’omégas  et de culpabilisation.

Chers vétérinaires, je vous adore et vous faites beaucoup pour nous, mais là, là, je ne peux tout simplement pas adhérer !

Cette vision du chien a besoin d’un coup bol d’air frais et neuf !

Ma première réaction jadis devant le mignon petit Husky et mon écran d’ordinateur a été : « que c’est compliqué … », puis « j’y arriverai jamais ».

D’où club canin, d’où coups de sonnettes, d’où agressivité montante (et à juste titre) de mon chien. Plus il me montrait les dents, plus je m’efforçais de le dominer.

En finalité, nous ne nous comprenions pas ! Et pourtant je faisais tout bien, selon les règles !!

Et puis j’ai baissé les bras, laissé tomber les règles, et appris à observer un petit peu mon fauve, fait des déductions, fini par changer … et mon chien s’est métamorphosé. De monstre sanguinaire à mon égard, j’ai eu un super chien. Malheureusement, les méthodes moyenâgeuses ont laissé des séquelles, et mon mignon petit Husky est resté ronchon et distant.

J’étais crédule.

Aujourd’hui au nom de mon chien, par respect pour lui et pour le bonheur qu’il m’apporte chaque jour, je ne peux être qu’en colère devant la propagation de ces idées.

Je ne suis pas une spécialiste du comportement canin, mais une simple particulière propriétaire de chiens, mon malheureux carnet de moniteur 1e degré en éducation canine de la SCC ne fait pas de moi une scientifique, une biologiste, une éthologue, etc. Mais j’ai fait les frais de ces … méthodes, lors de mon apprentissage avec mon tout premier chien.

En creusant un peu, on trouve des gens qui ont fait des recherches sur le comportement du chien (et j’insiste bien sur le mot chien, et pas sur d’obscurs loups en captivité), et qui ont rédigé des bouquins et articles formidables, bien plus en adéquation avec la réalité de la relation homme – chien que les théories de la dominance.

Ces dernières sont parfaitement obsolètes.

Sans rentrer dans le domaine de la psychologie que je ne maitrise pas, il m’appartient en tant que propriétaire de chiens d’observer et d’apporter les réponses appropriées à leurs comportements, au fil de l’eau, jour après jour, dans le respect et la justesse.

S’il y a une règle à suivre lorsqu’on adopte un chien/ chiot, c’est de garder à l’esprit un objectif final en pensant au lendemain.

Par exemple : mon chiot va grandir et devenir un chien adulte. Il va changer aussi bien physiquement que mentalement !

Il peut prendre plusieurs dizaines de kilos : il faut donc dès aujourd’hui garder à l’esprit qu’il ne sera pas/ plus souhaitable demain qu’il me saute dessus pour faire la fête ; qu’il tire sur la laisse lorsque mon enfant le promène ; qu’il gratte à la porte ; qu’il me mordille ; qu’il se dresse sur ses pattes arrières pour me faire une léchouille ; qu’il fasse du trampoline sur le lit – barrez les mentions inutiles…

Le chiot au comportement juvénile aujourd’hui sera un animal adulte mature sexuellement demain, avec une personnalité et un caractère affirmé.

En installant des habitudes ou routines dès le début, en gardant une cohérence entre les différents membres de la famille, on finit par arriver à ses fins : un chien bien dans sa tête, bien dans ses pattes, bien dans sa maison.

A chaque foyer de définir ce qu’il souhaite ou non avoir comme chien : avec des habitudes hyper rigoureuses ou en laissant plus de mou. Tout en gardant la main : le chien … reste le chien !

S’il y a une chose de vrai dans la théorie de la dominance, c’est que c’est bien notre comportement et notre façon de faire qui sont des facteurs majoritaires dans la réussite ou le foirage total de l’éducation du chien.

Et pour ce qui est des chiens réellement sociopathes, ils sont bienheureusement rares.

Tout comme les chiens tout beaux tout lisses.  ;)

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Une vieille photo d'Arkan dans les tulipes (vivement le retour du printemps) :)

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