Prendre le temps de bien faire

Bonjour,

Karadoc a grandi !

A 7 mois, il mesure 67 cm au garrot et pèse 30 kg. Arkan et Vendôme nous paraissent de plus en plus petits !

C’est un chien qui a beaucoup d’assurance (peut-être trop ?), curieux et attentif.

Il est très attachant, toujours à chercher de l’attention et des câlins : l’opposé d’Arkan, qui a beaucoup plus de retenue de ce côté-là.

Grâce à Karadoc, je me rends compte que j’étais un peu frustrée de ne pas avoir de chien qui déborde d’affection ; maintenant, je profite !

Pour ne pas dire : je suis noyée sous les bisous !

Quant à l’éducation prodiguée, les résultats sont pour l'instant (nous ne sommes à l'abri de rien) excellents.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas tant le fait d’être à tout moment sur le dos de son chien pour le commander (« assis ! Non ! Au panier ! Pas toucher ! ») qui va être un gage de réussite, mais dans notre manière d’être au quotidien.

En bref, dès que nous sommes en présence de nos chiens, nous sommes entrain de travailler : nos voix, nos intonations, nos postures, nos attitudes et nos humeurs, à la maison ou en extérieur, influent sur leurs comportements.

Ce qui doit être réfléchi au début devient naturel et fluide ; un peu de discipline personnelle et le temps font leur travail : patience !

Nous vivons dans une société de consommation où tout doit aller vite, on prend, on jette … dans l'éducation du chien, l’idéal est de prendre son temps.

Le temps ... une denrée rare, à laquelle nous ne sommes pas vraiment habitués. Et pourtant c'est un excellent ingrédient dans la recette "du bon chien de famille".

J’ai toujours de gros doutes sur les méthodes utilisées par les éducateurs, comportementalistes et compagnie qui vantent la rapidité de leurs enseignements (résultats garantis en 2 jours ! Mouef …). Pire : "laissez-moi votre chien une journée, quand je vous le rendrai il fera assis, couché, arrêtera d'aboyer, de détruire, de tirer en laisse". Imaginez les méthodes utilisées .....

N’importe qui peut prendre n’importe quel chien, et lui apprendre à s’asseoir en deux temps trois mouvements (s'asseoir, ou autre chose).

Toutefois, en cas de forts stimuli dans l'environnement, le chien dans les mains de "n'importe qui" va principalement rester assis par crainte d'une forte punition : il se fige alors et cesse toute prise d'initiative.

Ce type de méthode coercitive (brutale !) rend le chien complètement inhibé, éteint et stressé, voire agressif.

C'est la voie ouverte aux troubles du comportement.

Avec un travail relationnel de fond, en utilisant intelligemment les méthodes d'éducation à disposition et étant capable de comprendre son chien, on arrive au même résultat, en préservant son intégrité.

C'est animal est doué d'intelligence et d'amour, ce n'est plus à prouver : nous devons être capable d'y faire appel ! Plus : c'est un animal domestique, il est fait pour nous ""servir"".

Les effets des brutalités sont dévastateurs, et font sauter des verrous indispensables dans la tête du chien; ils en ferment d'autres, tout aussi indispensables, ne serait-ce qu'à son épanouissement.

Soyons donc méfiants face aux vendeurs de rêve ...

Pour résumer, il y a pour moi  une dimension supérieure au bâton et à la carotte :

Une relation saine, une complicité avec le chien, qui se construit jour après jour, brique après brique, patiemment, tranquillement, en installant chacun dans son rôle et à sa place.

Cette relation peut être détruite en quelques secondes …

Elle peut être reconstruite, mais sans garantie de solidité.

Tous les commandements et tricks qu'on apprend au chien ne sont finalement qu'accessoires au regard de la relation que nous construisons jour après jour, qui elle est le socle d'une éducation réussie.

Il y a des gens qui se posent beaucoup de questions, qui sélectionnent une race, font des centaines de kilomètres pour chercher LE chien, qui achètent des bouquins, choisissent un club canin pour l’éduquer, et qui nous arrivent, la bouche en cœur, nous demandant si en 10 séances il sera obéissant, propre et sociable ... *sic*

Oui, bien sûr c’est possible, mais à quel prix ?

Le temps que l'on croit perdre avec son chiot, sera bénéfique 1 000 fois pour la suite des évènements.

Un chien n'a pas de date de péremption !

Cela peut paraitre surprenant, mais c'est une réflexion qui m'est souvent faite en club canin : "on m'a dit qu'après 6 mois/ 8 mois/ 1 an, ce sera trop tard". La réponse est non (hormis la sociabilité, et encore), ce n'est jamais trop tard !

Un chien a besoin d’un maître stable et cohérent, auquel il peut accorder sa confiance : un maître qui va le guider dans la vie et dans la complexité des règles de notre société, sans tomber dans des extrêmes, en punissant à tours de bras, ou en le couvrant de bisous uniquement.

Un maître impliqué.

Et oui, cela demande du temps et de l'investissement d'avoir des résultats gratifiants !

Comments

[Mlle Ju]

<3