Nouveau chiot : nos premières nuits

Première étape délicate rencontrée dès l'arrivée de votre chiot à la maison : la nuit.

Le chiot passe en général la première journée chez son nouveau propriétaire à explorer son nouvel environnement, à faire connaissance avec les membres de la famille, avec les éventuels animaux de compagnie, à découvrir son jardin ou son quartier.

Il ne prend pas immédiatement conscience qu’il ne verra plus sa mère et sa fratrie : c’est à la tombée de la nuit, à l'heure d'aller dormir, que le chiot va vivre une situation hautement anxiogène.

Et c’est généralement là que nous, les maitres, allons faire subir la première grande injustice, pour ne pas dire souffrance, à notre chiot.

Je fais bien sûr référence aux préceptes lus sur le web ou dans des bouquins d’éducation,  répétés par des personnes (sans doute) bien intentionnées, dont voici l’idée principale :

« Le chiot doit dormir isolé dans une pièce ou une cage. S’il pleure, il ne faut surtout pas aller le voir, ou lui parler, il se calmera tout seul. »

Tout néophyte pensant bien faire trouvera ce conseil logique.

Outch, je le trouve dur !

Je pense qu’une très grande majorité des propriétaires de chiens, dont je fais partie, a vécu cette expérience vraiment pas terrible : couché dans son lit, à écouter les hurlements de son chiot dans la pièce d’à côté, à lutter pour ne pas craquer ou pour ne pas aller lui en coller une. Une nuit, deux nuits, trois nuits […] De quoi rendre tout le monde cinglé : soi-même, son chiot, ses voisins ...

C’est effectivement sur ce bon conseil et une grande naïveté que le chiot Arkan, 8 semaines, a passé sa première nuit : enfermé dans la cuisine pour ne pas nous rejoindre, dans le noir.

Il a commencé à pleurer après 30 secondes de calme, mais nous avons tenu bon. Dans un premier temps.

Au bout de 5 minutes de bruits de fracas inquiétants, je suis entrée dans la cuisine. Arkan, 4 kilos tout mouillé, les yeux fous, avait fait ses besoins, s’était roulé dedans, était monté sur la table et avait fait tomber ce qui était posé dessus (vase, plat, etc.), puis s’était jeté violemment sur la porte à en juger les bruits entendus et les traces de déjections …

Je le nettoie, le calme et le réconforte pour qu’il s’endorme. Et là : trahison. Je quitte la cuisine sur la pointe des pieds et je referme la porte.

Je vous en donne dans le mille : Arkan se réveille affolé et recommence à se jeter sur la porte au risque de se blesser.

Tant pis pour les excellents traités d’éducation canine : j’ai pris mon chiot sous le bras, je suis allée m’allonger sur le canapé avec lui, et, miracle, il a fini sa nuit sans heurt.

Première d'une longue série de remises en question salutaires.

Au fil des jours, il a fini par trouver son lieu de couchage et à faire ses nuits tout seul.

Cette malheureuse expérience m’a fait prendre conscience du l’état d’esprit dans lequel se retrouve le chiot dans cette situation : seul, ou en présence de chiens inconnus, dans le noir, dans une maison avec des bruits inquiétants (tuyauterie, voisins), sans la chaleur rassurante de sa mère. Et puis, où sont donc passés ces humains si gentils et si attentionnés tout au long de la journée ?

Pour la première nuit (voire les premières nuits), je préconiserai de dormir avec son chiot à l’endroit où il devra dormir tout seul plus tard.

En ce qui concerne Karadoc, je me suis installée un matelas au rez-de-chaussée, car il est hors de question que les chiens dorment dans mon lit (c’est un choix très personnel, pour des raisons d’hygiène et de place).

Karadoc n’a pas pleuré. Ni la première nuit, ni la seconde, ni la troisième ...

Un autre grand avantage de cette méthode est d’attaquer tout de suite les questions de propreté : dès que Karadoc se réveillait, toutes les trois heures environ, je me réveillai avec lui et je l’emmenai dehors.

Certes, on ne dort pas beaucoup au début ; mais le propriétaire comme son chiot en sortent gagnants.

A pratiquement 4 mois Karadoc était déjà propre en dehors des pipis d'excitation et des loupés de notre part (absences trop longues ou porte pas ouverte assez vite).

(Le Saarloos est réputé pour sa propreté plus que tardive)

D'autre part, dormir ensemble créé du lien.

/!\  MISE EN GARDE (en GRAS et en ROUGE) et si vous souhaitez en faire de même : dormir avec son chiot ne doit pas durer indéfiniment et ne doit être qu’une transition courte en douceur, au risque d’avoir un chien anxieux en votre absence et qui de toute manière ne fera pas ses nuits tout seul.

-> la journée, il faut travailler sur la séparation : le chiot ne doit pas vous suivre dans toutes les pièces, il faut l’encourager à vivre sa vie. Pourquoi ne pas l’habituer  à rester  dans sa cage/ box/ place/ panier/ pièce (lieu de confort et de tranquillité avec jouet et friandise, et non pas lieu de contrainte et d’enfermement forcé, je précise) à ce moment- là ?

-> la nuit, votre présence se doit d’être juste rassurante afin de l’habituer à son nouvel environnement. On évite de prendre son chiot pour une peluche !

Pour en revenir rapidement aux différentes personnalités de nos chiens (voir article plus bas), Arkan à 2 mois était déjà très indépendant et a trouvé sa place tout de suite; quant à Karadoc au même âge, très collant, il a fallu abréger au plus vite nos nuits ensemble et travailler énormément sur la séparation en journée.

C'est un équilibre que vous devrez trouver en fonction de votre chiot, et sachez combien il est fragile !

Comments

[Aurélie]

Bonjour,

Je pense qu'il est effectivement plus simple de prendre de suite les bonnes habitudes, plutôt que de désapprendre les mauvaises. Bon courage avec votre petit

[NicoCola]

Bonsoir

Je viens de decouvrir votre blog très interessanr !

J'ai une petite question, mon chiot arrivera à la maison d'ici 15 jours... je lui ai préparer une pièce pour lui la journée lorsque je serai au travail (je me suis arrangé our avoir plus de temps à idi pour venir le voir du moins les premieres semaines)

Ma question est la suivante : il aura sa pièce a journée mais je souhaite qu'il dorme sur un tapis au pied de mon lit (pas sur le lit), pensez vous que dès son arrivée je doives l'y habitué ?

J'ai omis de vous dire qu'il s'agit d'un saarloos.

Merci d'avance pour votre réponse

Nicolas

[Clarice]

C'est vrai que les premières nuits avec un chiot peuvent être difficiles. Les chiots sont habitués à dormir avec tous leurs frères et soeurs, donc dormir tout seule peut être bizarre pour eux. J'aime bien votre astuce de travailler sur la séparation pendant la journée. Je vais essayer cela après que j'adopte un chiot.